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Il n'est pas toujours facile de rentrer dans la démarche de Lytta Basset. Ses analyses de textes (Le serviteur souffrant d'Isaïe, la passion du Christ selon saint Luc, le chapitre 18 de saint Matthieu) sont souvent ardues, voire tortueuses, ou forçant quelque peu l'interprétation, pour la faire aller dans le sens des idées de l'auteur. Par ailleurs on peut avoir l'impression qu'à la racine de la présentation du pardon que fait Lytta Basset, il y a sa propre expérience, mais, surtout, une survalorisation de celle-ci, qui est déjà très spécifique (un très grave traumatisme survenu durant son enfance). D'où l'intérêt de lire ce livre à plusieurs et de le discuter. Nous y avons consacré 8 réunions, qui ont rassemblé entre 12 et 22 personnes. Cette lecture à plusieurs voix a permis de découvrir alors que « Le pouvoir de pardonner » est un livre à la fois très humain, très pédagogique, mais aussi d'une grande richesse philosophique, théologique, et spirituelle. Il a permis à plusieurs membres de notre groupe de retrouver des traces du passé mal cicatrisées et de se réconcilier ainsi avec leur propre histoire. Mais tous, nous avons pu mieux comprendre toute la dimension du pardon, depuis ses racines psychologiques, existentielles, jusqu'à sa dimension la plus élevée, l'accomplissement de toute vie chrétienne. En ce sens on peut dire que ce livre est plus qu'un simple livre sur le pardon, il expose longuement l'une des entrées possibles dans le devenir chrétien et la joie qui l'accompagne et en est le signe. Ce que Lytta Basset nous fait découvrir c'est que toutes les injonctions au pardon sont vaines si elles ne débouchent pas sur un long, très long travail : travail de mémoire d'abord, pour retrouver le « mal subi », durant notre enfance en particulier, et les différents « offenseurs », découvrir aussi tout le « mal commis », souvent dans le prolongement du mal subi. Il s'agit ensuite de dépasser la culpabilité, de traverser la révolte, d'accepter nos limites et la perte d'une image de soi intègre. Après, ou au cours de ce travail, puisque il n'y a pas là de suite chronologique, la personne offensée (et offensante !) pourra découvrir l'extraordinaire pouvoir qui est en elle, un véritable appel à sa liberté, un choix radical à effectuer : pardonner ! Lytta Basset insiste souvent : ce n'est pas avant tout au bénéfice de l'autre, mais de soi-même, que l'on fait tout ce travail. Progressivement, on peut alors découvrir que ce pardon-là est un véritable pouvoir divin, qui nous fait rejoindre la Source de tout pardon : Dieu lui-même, et le prototype de ce pardon : le Christ en croix. Lytta Basset consacre des pages admirables et éminemment « poétiques » à cette dimension « surnaturelle » mais tellement « humaines » du pardon. Un livre à relire et à méditer.
PS. Lytta Basset reprend l'ensemble de ces idées dans un texte plus accessible, et dont la lecture est plus « fluide » : Au-delà du pardon, Le désir de tourner la page, Presses de la Renaissance, 2006. Jean-Pierre Fuchs, animateur du groupe de lecture |