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Cohésion sociale et cohérence politique : le lien social en péril ?

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Le mardi 21 novembre 2006
Conférence-Débat :
Cohésion sociale et Recherche d'Action sociale

Conférence organisée en association avec le Mouvement Chrétien des Cadres (MCC)

Pierre Martinot-Lagarde, sj,
Directeur du CERAS (Centre de Recherche et d'Action Sociales), Paris
Directeur de la Revue Projet

Cohésion sociale et cohérence politique : le lien social en péril ?

Plutôt que de partir du point de vue du démographe qu’il est, et d’envisager à partir de données démographiques (vieillissement de la population, immigration…) où sont les enjeux de la cohésion sociale aujourd’hui, Pierre Martinot-Lagarde a préféré envisager la question posée en regardant la fragmentation des territoires urbains, et comment celle-ci met en cause la pérennité du lien social, et ce à partir d’un exemple concret, celui de la Plaine Saint Denis.

C’est donc à partir de son expérience d’habitant de la Plaine Saint Denis, que Pierre Martinot-Lagarde a mis en évidence –en géographe plus qu’en démographe- la fragmentation des territoires urbains, générés par les politiques publiques d’aménagement, d’urbanisme, de transport et de l’habitat, lesquelles ont contribué à un morcellement des quartiers, et à une certaine ghettoïsation de ces territoires. Cette fragmentation physique et géographique des territoires génère le développement de frontières qui ne sont pas simplement spatiales, mais qui s’inscrivent profondément dans les mentalités : il y a nous (la cité) et les autres (les cités voisines) ; il y a un dehors et un dedans. Ces frontières physiques sont assumées psychologiquement et intellectuellement par les habitants de ces quartiers. Ce faisant, elles remettent sérieusement en cause le lien social, et la capacité à penser une appartenance dépassant le cadre étroit de la cité. Il est d’ailleurs significatif et inquiétant que, lors des évènements de novembre 2005 qui ont enflammé les banlieues françaises, les dégradations visaient principalement ce qui symbolise le plus la mobilité ou le passage d’un quartier à un autre, la possibilité de sortir du quartier, à savoir les voitures et les écoles…

Le diagnostic posé de ces frontières, et de leur intériorisation par les acteurs sociaux, reste à savoir comment on peut espérer les dépasser. L’enjeu fondamental est de pouvoir relier ces territoires aux autres territoires nationaux. Ce souci de « relier », de faire des ponts doit animer la philosophie de l’action publique : comment aider ces territoires fragmentés à se mettre en relation avec d’autres ?

Cette tâche suppose au préalable que « les choses évidentes fonctionnent comme des évidences ». Sans la présence des services publics de proximité (Police, Poste, transports publics, gardiens d’immeuble….), on ne peut raisonnablement espérer une amélioration de cette situation. Elle suppose aussi la réorientation des politiques publiques dans le sens de cette mise en relation entre territoires.

Synthèse :
Hervé PARADIS-MURAT, CPH
Photos :
Michel SUTTER
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